Avec des débits très élevés et une faible latence, la 5G aura de multiples impacts et notamment sur le cloud. À l’avenir, il ne sera peut-être pas nécessaire de se connecter à un data center pour accéder à un dossier partagé : il suffira de se connecter au poste de travail de son collègue…
La 5G pourrait être commercialisée en France au printemps prochain. C’est ce qu’a déclaré le 11 septembre, sur France Inter, le PDG d’Orange, Stéphane Richard. Le déploiement de cette norme a d’ores et déjà commencé dans d’autres pays.
Avec des débits pouvant atteindre le Gbit/s pour le téléchargement et 500 Mbit/s pour envoyer des fichiers, la 5G favorisera l’apparition de nouveaux usages et marché. Ce sera le cas du jeu en streaming. Exit le jeu qu’on télécharge et installe sur son ordinateur. Les gamers se connecteront depuis leur smartphone ou une nouvelle console pour jouer en live.
Faible latence
L’idée de jouer à des titres en streaming n’est pas récente. Mais la faible latence, les débits élevés et la couverture indoor favoriseront cette pratique. Rappelons que les réseaux 3G avaient une latence d'environ 100 millisecondes et la 4G est autour de 30 millisecondes. La 5G devrait atteindre 1 milliseconde.
La 5G ne va pas modifier que les comportements des joueurs (et de façon générale, l’usage du multimédia). La faible latence (temps qu'il faut à deux périphériques d'un réseau pour répondre l'un à l'autre) aura un impact fort sur le cloud et l’IoT notamment.
Le contrôle presqu’en temps de la robotique ouvrira de nouvelles perspectives pour l’industrie et la santé en particulier. Les villes « intelligentes » (smart cities) s’appuieront sur les données récupérées en live des capteurs pour réduire les embouteillages, maîtriser les besoins de distribution d'eau, accroître la sécurité et même réduire la pollution.
Les systèmes à distance tels que les applications de localisation, les systèmes domotiques et les assistants vocaux utiliseront la 5G pour transférer très rapidement d’importants volumes de données. L’Intelligence artificielle (IA) et traitement du langage naturel devraient également bénéficier des performances de la 5G.
La fin du cloud « classique » ?
Mais la 5G ne va-t-elle pas bouleverser le principe originel du cloud ? Schématiquement, des postes de travail de collaborateurs qui se connectent à un data center pour échanger ou accéder à des données partagées.
En gros, le cloud, comme on le connait aujourd’hui, n’est-il pas amené à être modifié en profondeur comme le jeu vidéo ? C’est ce que pense Jon Markman, le patron de Markman Capital Insight (MCI).
Il y a quelques mois, dans un article publié par Forbes, il a déclaré : la 5G « a le potentiel d'éliminer le cloud comme plate-forme informatique. Un monde post-nuage impliquerait des milliards de dispositifs intelligents autonomes. Ils traiteraient et agiraient en temps réel sur les données qu'ils recueillent à la périphérie du réseau."
Markman n’est pas le seul à partager cette opinion. En juin 2015, STL Partners avait publié un rapport présentant différents scenarii.
Comme nous l'avons déjà mentionné, la très faible latence permettra à un appareil de se connecter presque instantanément. Dès lors, pourquoi l’ordinateur de mon collègue devrait-il se connecter au date center pour consulter un dossier partagé s’il peut se connecter en un clin d’œil à celui de son collègue installé à l’autre bout de l’hexagone ?
Les fournisseurs de cloud vont s'adapter à l’arrivée de la 5 G. Mais certains experts estiment que le cloud « classique » appartiendra dans quelques années au passé.